Témoignage de voyage et photos partagés par Émilie et Cédric, Les Avencurieux.
Préparation de notre itinéraire avec Interrail
J’ai toujours rêvé d’aller en Grèce. Mais il faut bien l’avouer, sans prendre l’avion, le voyage me semblait un peu compliqué.
Le Global Pass Interrail permettant d’emprunter aussi bien les trains que les ferrys, c’était une bonne solution pour rejoindre le berceau de la Démocratie. Globalement, tous les trains régionaux peuvent être empruntés gratuitement. Cependant, des frais de réservation de siège seront demandés pour les trains rapides (type TGV, Frecciarossa, etc.).
Nous étions assez raccords sur nos envies de découverte. En quelques heures à plancher sur le sujet, notre itinéraire était tracé. Nous passerons par :
- L’Italie pendant un mois, en changeant de pied à terre toutes les semaines,
- La Grèce pendant un mois, en essayant de découvrir des territoires en dehors des sentiers battus,
- L’Europe de l’Est pendant notre dernier mois, pour remonter tranquillement vers la France. Ici, plus difficile de choisir nos destinations, mais nous avons finalement opté pour les pays suivants :
- Bulgarie pour 5 jours,
- Serbie pour 7 jours,
- Hongrie pour 4 jours,
- Slovaquie pour 7 jours et
- République Tchèque pour 4 jours.
Nous évoquons également ici :
© carte voyagerentrain.fr
Organisation de notre voyage en train de 3 mois
Pour vérifier la faisabilité de notre itinéraire, nous avons utilisé l’application Rail Planner et la véritable mine d’informations qu’est le site seat61.com.
Nous sommes plutôt adeptes du slow travel et nous aimons prendre notre temps pour découvrir une destination. D’autant plus que nous avions prévu de travailler un peu à distance pendant notre voyage. Au final, le rythme a quand même été assez soutenu mais nous avons vraiment apprécié de pouvoir étaler notre voyage sur 3 mois.
Nous avions la possibilité d’utiliser nos pass Interrail pendant un an à compter de leur émission (en octobre). Nous avons donc décidé de partir d’avril à juin 2024. La période nous paraissant idéale : nous évitions la foule tout en pouvant profiter de températures clémentes. Et comme nous partions pour 3 mois, il a également fallu s’organiser. Nous avons essayé de sous-louer (sans succès) le logement que nous louions, avons demandé à nos voisins de maintenir en vie nos plantes et de démarrer notre voiture de temps à autre, avons procédé à une réexpédition de notre courrier chez des proches… Mine de rien c’était un peu de logistique à mettre en place ! Mais rien d’insurmontable !
🖱️ À lire aussi : Conseils pour un voyage en Europe en train avec ou sans pass Interrail
Le grand départ avec Interrail : direction l’Italie en train !
1er avril 2024, et non, ce n’est pas une blague, c’est le jour de notre grand départ ! Nos amis voyageurs Les Manalas nous déposent à l’aube à la gare de Perpignan, depuis laquelle débute notre périple. Et même avant le départ de notre premier train prévu, les péripéties commencent… Notre TER vers Narbonne est annulé, on nous fait embarquer sur un TGV prévu avant le départ du train initialement prévu. Heureusement, nous étions arrivés juste assez en avance pour embarquer dans ledit TGV !
Nous avons choisi un maximum de liaisons en TER pour éviter de payer des réservations (non incluses avec le pass Interrail). Notre itinéraire est donc le suivant : Perpignan – Narbonne – Marseille – Nice – Ventimiglia (IT) – Milan (IT).
Le seul train à réservation obligatoire est l’Intercity entre Ventimiglia et Milan (10 € pour 2 sur le site d’Interrail). Pour effectuer la réservation, cela se passe soit sur le site d’Interrail (page « Réserver un siège », soit sur le site de la compagnie, ici Trenitalia).
Un bon plan, si vous le pouvez, pour éviter les frais de dossier systématiquement facturés lors d’une réservation en ligne, est de réserver votre place directement au guichet d’une gare. Cela fait économiser 2 € sur chaque réservation.
À notre premier contrôle à bord du train, le stress monte. Avons-nous correctement validé nos trajets sur l’application ? Le processus est tellement facile (on ajoute un trajet à son application Rail Planner et on appuie sur un bouton pour ajouter le trajet à son pass) que ça en paraît presque trop beau ! Et nous sommes heureux de voir que tout se passe sans problème ! Ouf !
Malheureusement, les aléas du train font que nous loupons notre correspondance à Nice suite à un retard. Mais pas de panique, le pass Interrail nous permet de reprendre un ticket sur le prochain TER, nous permettant encore d’avoir notre prochaine correspondance Intercity à Ventimiglia !
C’est donc après 14 heures de train que nous débarquons à Milan. Bien entendu, on fête cela avec une pizza ! Malgré les petits imprévus, tout s’est bien passé et nous sommes euphoriques en ce début de voyage.
Voyager en Italie en train avec un pass Interrail
Nous sommes en avril. C’est le premier mois de ce long railtrip.
La Vénétie
Depuis Milan, où nous avons fait étape pour la nuit, nous rejoignons Padoue, une charmante ville idéalement placée en Vénétie pour visiter les alentours (Venise, Vérone et Trévise).
Nous empruntons pour cela deux trains régionaux. Le premier, de Milan à Vérone met 1 h 52, puis le second, de Vérone à Padoue prend 58 minutes. Les deux trajets sont inclus dans le pass Interrail.
Nous logeons dans une chambre privée en Airbnb à Padoue. Ce qui nous permet de nous installer à notre aise pendant une semaine, en alternant visites et travail. En réservant un logement sur 7 jours, nous bénéficions généralement d’une petite réduction par rapport au tarif à la nuit.
Cette première semaine de découverte nous dépayse directement : nous disons au-revoir à notre langue maternelle pour 3 mois et tentons de baragouiner quelques mots d’italien. Dès que nous partons pour une nouvelle destination, nous nous préparons d’ailleurs un petit lexique de voyage, bien utile pour demander une table au restaurant, l’addition, etc.
Nous nous régalons avec la gastronomie italienne. Nous abusons des petits cafés au comptoir des cafeteria, dans ce pays où cette boisson chaude est si bien faite et si peu chère (compter 1,60 € pour un excellent cappuccino, rien à voir avec ce que nous avons en France) !
Et nous ouvrons des yeux ébahis devant les canaux de Venise et ses gondoles. Nous sommes d’ailleurs étonnés de voir que cette ville pourtant si touristique a gardé de son authenticité et de son cachet !
Chacune de nos destinations en Vénétie est accessible en moins d’une heure de train régional. Et avec nos pass Interrail, nous sommes très flexibles : il suffit de s’assurer d’avoir assez de batterie pour la journée et une connexion Internet pour valider en deux temps trois mouvements les trajets dans son application Rail Planner !
La Toscane
Pour notre deuxième semaine, direction Montelupo Fiorentino, un village à 25 minutes en train de la grande Florence ! Le trajet Padoue – Montelupo se fait en 4 h 30, en prenant les trains régionaux. Là aussi, nous avons préféré prendre plus de temps pour voyager plutôt que de prendre un train rapide à réservation obligatoire. De manière globale, si le temps de trajet restait correct, nous privilégions toujours cette approche… nous permettant ensuite de nous régaler avec une bonne glace avec l’argent économisé !
Nous trouvons un logement Airbnb loué par une adorable famille italienne, à des prix largement inférieurs qu’en logeant directement à Florence. Qu’importe, nous avons droit au train en illimité ! Et ainsi, nous profitons également d’un environnement plus tranquille.
Pour cette deuxième semaine, nous allons donc visiter les villes de Florence et Sienne, avec un petit coup de cœur pour la seconde, moins fréquentée et non moins charmante ! À Sienne, j’ai mangé la meilleure glace de ma vie, à la Vecchia latteria !
Les paysages dans le train de Florence à Sienne sont particulièrement beaux et bucoliques. Je recommande de ne pas fermer l’œil pendant le trajet !
Rejoindre la Campanie en train
Notre itinéraire continue vers le Sud avec comme prochaine étape : la Campanie. Nous pouvions loger soit à Naples, soit à Salerno, sur la côte amalfitaine. Nous choisissons la deuxième (et grand bien nous en a pris…).
Notre trajet de Montelupo vers Salerno se fait en train régional jusqu’à Florence, puis en Frecciarossa (train à grande vitesse) jusqu’à Salerno. La différence de durée est assez importante par rapport au trajet en train régional. La réservation nous coûte 30 € pour deux depuis le site de Trenitalia. Nos pass Interrail nous permettent de voyager en première classe (il y a des pass deuxième et première classe avec Interrail, le deuxième étant plus onéreux). Et le prix de la réservation seconde ou première classe reste le même en Italie ! En première classe, nous avons ainsi accès à des sièges plus confortables et spacieux, et même une petite boîte à snack. Manque de bol pour nous qui sommes végétariens, celle-ci contient notamment un sandwich à la charcuterie. Mais pas de gâchis, ce dernier sera donné à des sans-abris une fois arrivés à Salerno.
Salerno
L’atmosphère change drastiquement de l’Italie du Nord : on voit bien qu’ici, la population est moins aisée. Nous rejoignons notre confortable logement Airbnb au centre de Salerno pour une semaine.
Salerno a été finalement un très bon emplacement pour découvrir la Campanie, et bien plus agréable que Naples (une ville que par ailleurs nous avons absolument détestée). Depuis ce point de chute, nous avons pu découvrir la côte Amalfitaine (Vietri Sul Mare, Amalfi, Positano), randonner sur le sentier des Dieux et visiter la mythique Pompei.
Pour information, les trains de Salerno vers Pompei sont inclus avec le pass Interrail, alors que depuis Naples, il faut emprunter le Circumvesuviana, non compris dans le pass. Sur la côte Amalfitaine, malheureusement, pas de train, mais des bus (à la conduite sportive sur de petites routes sinueuses). Passé Vietri sul Mare, ces derniers ne sont plus compris dans le pass. On peut également emprunter des bateaux (non compris dans le pass) pour rejoindre les différents ports de la côte.
Rejoindre les Pouilles en train
Pour notre dernière étape en Italie, nous nous arrêtons dans les Pouilles. C’est la région située dans le talon de la botte de l’Italie. Située entre mer Ionienne et Adriatique, cette région a été notre coup de cœur de l’Italie.
Pour nous y rendre, nous avons emprunté un train Intercity pendant 3 h 30 jusqu’à Taranto. Les frais de réservation s’élèvent à 6 €, en réservant nos places directement au guichet de la gare. Pour ce faire, il suffit simplement de présenter le QR code de son pass sur son appli RailPlanner à la personne au guichet.
À Taranto, nous prenons ensuite un train régional (1 h 04) jusqu’à Brindisi. Puis nous embarquons sur un autre train régional (28 minutes) jusqu’à Lecce, notre point de chute pour cette semaine.
Lecce
À Lecce, le programme était un peu particulier car nous avons logé pendant deux nuits dans un palace : un hôtel de luxe à l’intérieur d’un palais du XVe siècle, de style Renaissance. C’était un incroyable cadeau offert par mon frère. Nous avions une suite démentielle qui avait même… sa propre piscine privée, au sous-sol de la suite. C’était totalement décalé d’arriver dans un lieu pareil en sacs à dos et chaussures de randonnée !
Par la suite, nous avons encore passé 5 nuits en chambre chez l’habitant à Lecce. Nous avons adoré la ville blanche de Lecce, où nous nous sentions vraiment bien. Nous en avons profité pour rayonner en train dans les Pouilles, et ainsi visiter Polignano A Mare, Monopoli (coup de cœur des Pouilles), Gallipoli et Otranto ! Les plages de la région sont vraiment sublimes et nous avons ainsi fait nos premières baignades… au mois d’avril !
Le réseau Trenitalia, inclus dans le pass Interrail, s’arrête à Lecce. Pour aller plus au Sud (Gallipoli et Otranto par exemple), on peut bien prendre le train, mais ceux-ci font partie d’une autre compagnie non incluse dans le pass : FSE (Ferrovia Sud Est). Les trajets sur cette compagnie sont extrêmement lents : nous avons ainsi passé 1 h 40 dans le train pour parcourir seulement 53 km ! Il faut compter 10 € / pers pour un aller-retour Lecce – Gallipoli et 8,40 € pour un aller-retour Lecce – Otranto.
Notre avis sur ce voyage en train en Italie avec Interrail
Les trains en Italie sont très fréquents, peu chers et permettent facilement de rejoindre les points d’intérêt. Pour nous, le train est vraiment idéal pour visiter l’Italie. Bien entendu, il y aura quand même certains lieux un peu plus isolés pour lesquels un véhicule est nécessaire (surtout hors saison, où il n’y a pas toujours de navette mise en place) mais nous avons fait le choix dans ce cas de nous concentrer sur les lieux accessibles en train.
Les trains italiens sont propres. On y trouve de nombreuses places pour les bagages, dont des espaces ingénieusement pensés, entre les sièges dos à dos du train.
Le pass Interrail couvre le réseau Trenitalia. Certaines lignes ne sont pas incluses, comme le Circumvesuviana, près de Naples, ou le réseau FSE (Ferrovia Sud Est) dans les Pouilles. Pour avoir le détail des trains inclus ou non inclus, depuis l’appli Rail Planner, aller dans Plus > Guides du réseau ferroviaire > Italie.
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De l’Italie à la Grèce en ferry
Après un mois passé en Italie, et nous être régalés de pâtes, pizzas, foccacie, cappucini et glaces, il est temps de faire cap sur la Grèce ! L’appréhension nous guette, nous ne connaissons pas du tout ce pays ni sa langue. Mais, en même temps, nous sommes très impatients de le découvrir !
Nous nous rendons en train régional (inclus dans le pass) à Bari, un port italien depuis lequel nous embarquons en soirée sur un ferry de la compagnie Superfast en direction de Patras. Le trajet (en siège type avion, pour les détenteurs du pass Interrail première classe) est inclus dans le Global Pass Interrail. On ne paie donc finalement que les taxes et suppléments (détails ici). La réservation de nos deux sièges nous coûte ainsi 29 € par personne.
C’est parti pour un trajet de 16 h 30 en bateau. Celui-ci est très grand et spacieux. Nous ne sommes nullement dérangés par le roulis. Ce qui est un souci en moins pour Cédric qui peut être sujet au mal de mer ! L’espace salon, avec restauration, est confortable. Les sanitaires sont propres. On a même accès à une douche.
À bord, nous faisons la rencontre d’un couple de jeunes français voyageant également avec un pass Interrail, que nous recroiserons au cours de notre séjour en Grèce, et d’un français vivant à Patras, qui sera notre guide à l’arrivée.
De Patras à Athènes en bus et en train
Depuis Patras, nous rejoignons la gare, où bizarrement ne passe plus aucun train ! Ce sont désormais des autocars qui les remplacent, mis à disposition par la société de train grec, Hellenic Train. Ces bus de remplacement sont inclus dans le pass Interrail. Impossible de réserver son trajet depuis l’application par contre ! Il faut se présenter en gare, montrer le QR Code de son pass au guichet et demander un ticket papier. Sans le ticket papier, vous risquez d’avoir des soucis au contrôle.
Nous empruntons donc le bus jusqu’à la gare de Kiato (1 h 25 de trajet), où nous embarquons ensuite sur un train jusqu’à Athènes. Il est nécessaire de redemander un ticket papier à la gare de Kiato. 1 h 20 plus tard, nous arrivons dans la capitale grecque !
Voyager en Grèce en train avec un pass Interrail
Nous commençons ce deuxième mois de voyage (mai) avec la capitale grecque.
Athènes
Athènes est notre première étape en Grèce. Nous avions un peu d’appréhension à visiter cette grosse ville, dont certains endroits nous semblaient peu sûrs. Et finalement, dès nos premiers pas, nous avons apprécié ce mode de vie plus insouciant, ses ruelles ombragées par de nombreux arbres fruitiers… Et toute cette histoire millénaire à portée de main !
Là encore, nous logeons dans un Airbnb dans un quartier un peu excentré mais authentique, avec une très bonne connexion pour travailler. Il y a énormément de visites à faire sur place, et on peut se déplacer soit à pied, soit en utilisant le métro (une carte permettant d’utiliser les métros et bus pour 5 jours ne coûte que 8,20 € /personne).
Nos papilles frétillent en découvrant les nouvelles saveurs de la cuisine grecque, incroyablement variée et parfaitement adaptée aux végétariens ! Nous nous régalons de petits mezzes, toujours différents, découvrons le vrai goût du tzatiki à la grecque et profitons des souvlakis, la street food grecque à manger dans la rue !
Rejoindre les Cyclades
Après une semaine à Athènes, nous rejoignons le Pirée, port d’Athènes, pour rejoindre les Cyclades pendant une semaine. Nous avons tous déjà vu de magnifiques photos de l’île de Santorin sur les réseaux sociaux. Mais justement… Nous souhaitons éviter les lieux sur-fréquentés par les touristes et tenter une île un peu plus en dehors des sentiers battus. Hors saison, toutes les îles des Cyclades ne sont pas forcément bien desservies par ferry. Nous portons notre choix sur Naxos, une belle île entre mer et montagne, nous offrant autant de belles randos (dont la grimpette sur le Mont Zeus) que de belles plages pour s’y baigner !
Un trajet en classe économique entre le Pirée et Naxos avec la compagnie Blue Star Ferries coûte 51,50 € /personne. Mais avec le Global Pass, on peut bénéficier de 30 % de réduction sur les trajets avec Blue Star Ferries, soit un trajet à 36 € seulement, en voyageant sur le pont. Plus d’informations ici. Le départ se fait à 7 h 25 pour une arrivée à 12 h 45 sur l’île (soit 5 h 20 de trajet).
Naxos, île en dehors des sentiers battus
Nous logeons cette fois-ci dans un petit hôtel, à Naxos Chora, la principale ville de l’île. Notre hôte est d’une gentillesse hors norme. Il nous offre du raki distillé par son père et nous donne plein de bons conseils. On apprend que l’eau du robinet est déconseillée. Par contre, il y a de petites fontaines d’eau potable un peu partout dans la ville : il n’y a qu’à se munir de ses gourdes pour faire son stock d’eau potable.
À Naxos, on se rend vraiment compte que la Grèce est le pays des chats : il y en a partout ! Et quasiment tous réclament des caresses, ce qui fait que nous nous arrêtons toutes les 5 minutes pour répondre à leurs demandes ! Les habitants les nourrissent dans la rue, ils ont l’air de vivre une belle vie !
Pour nous déplacer sur l’île, nous utilisons les bus de la compagnie KTEL, qui permettent de rejoindre la majeure partie des points d’intérêt de Naxos, même hors saison. En saison, des destinations un peu plus lointaines sont accessibles. Les tickets s’achètent soit au guichet KTEL du port, soit dans les supermarchés ou petits kiosques, mais les tarifs sont assez opaques… Nous recommandons plutôt de les acheter au port !
Delphes
Après une semaine à profiter des Cyclades, retour sur le continent, en empruntant le même ferry qu’à l’aller. Nous passons 2 nuits supplémentaires à Athènes, ce qui nous permet de rejoindre Delphes sur une journée, en empruntant un bus KTEL (6 heures AR). Nous y découvrons le magnifique site du sanctuaire Apollon et regrettons de ne pas avoir pris une nuit sur place pour pouvoir mieux en profiter.
Les Météores
Ensuite, direction Kalambaka pour aller visiter un site assez touristique en Grèce : les Météores.
Pour cela, nous empruntons le train Intercity d’Athènes à Paleofarsalos (2 h 47), avant de monter à bord d’un bus pour un trajet d’1 h 45 jusqu’à Kalambaka (mis en place par Hellenic Train, donc inclus dans le pass).
Nous logeons dans une auberge de jeunesse, qui nous rappelle de bons souvenirs de notre tour du monde en 2017-2018. Mais ce qui nous fait remarquer que nous avons pris de l’âge entre temps ! À 33 et 35 ans, nous faisons partie des pensionnaires les plus âgés ! Toutefois, nous y faisons de chouettes rencontres.
Nous restons sur place 3 nuits et partons à pied visiter les monastères perchés sur leurs rochers. Les journées sont sportives mais nous en prenons plein les mirettes !
La péninsule du Pélion
Depuis Kalambaka, nous faisons désormais cap vers une petite péninsule peu connue des touristes : le Pélion.
Nous empruntons un bus (inclus dans le pass) de Kalambaka à Paleofarsalos, puis un train vers Larissa, avant de terminer avec un trajet en bus (également inclus dans le pass) jusqu’à Volos, porte d’entrée de la péninsule. Le trajet met 5 h 30 au total.
Nous faisons ensuite une exception et louons un véhicule pour la première fois de notre voyage. Pour visiter cette péninsule hors des sentiers battus, nous n’avions pas trop le choix : les différents villages du Pélion ne sont pas bien desservis par les transports en commun. Une fois notre voiture récupérée (location de 78 € pour 5 jours), nous partons d’abord pour 2 nuits en hôtel à Makrinitsa.
C’est un village qui me semblait sorti tout droit d’un rêve. La vue sur la mer en contrebas était belle et le village, très vert avec ses peupliers, regorgeait de magnifiques maisons traditionnelles. J’étais déjà conquise par cette péninsule, l’un des endroits les plus verts de Grèce ! Nous enchaînons ensuite avec 3 nuits en chambre d’hôtes à Tsangarada, où nous nous extasions devant un arbre remarquable : le platane millénaire qui s’étend fièrement sur la place. Un très beau moment dont je me souviendrai longtemps !
Bref, cette péninsule a été mon coup de cœur du voyage !
Il n’y avait pourtant pas grand chose à y faire : se rendre sur la place des villages, admirer les énormes platanes qui les protègent, siroter un café ou un frappé et se balader au gré des chemins. Sans oublier de profiter des magnifiques plages quasi désertes ! J’ai vraiment adoré cette région préservée et authentique, qui m’a montré encore un autre visage de la Grèce.
Thessalonique
C’est la dernière étape de notre voyage en Grèce. Et déjà la nostalgie se fait sentir. Je n’ai absolument pas envie de partir de ce pays qui m’a conquise ! Mais il faut aller de l’avant et nous décidons de profiter à fond de ces 5 derniers jours au nord du pays.
Pour nous rendre à Thessalonique depuis Volos, nous prenons un bus (inclus dans le pass) jusqu’à Larissa (1 h 05) puis un train d’1 h 45 jusqu’à Thessalonique. Nous logeons dans un Airbnb pour la durée de notre séjour.
Thessalonique est une ville assez jeune et dynamique, où l’on trouve pas mal de bonnes adresses foodie, et de belles églises byzantines classées au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Notre avis sur ce voyage en train en Grèce avec Interrail
Le réseau ferré est très peu développé et mal entretenu en Grèce. Suite au désastreux accident de train en février 2023 faisant 57 morts, il n’y a quasiment plus que la ligne principale d’Athènes à Thessalonique qui fonctionne encore. Les autres trajets étant la plupart du temps effectués par des bus de remplacement (inclus dans le pass Interrail).
Le pass Interrail n’est clairement pas recommandé si vous choisissez de visiter uniquement la Grèce. Étant donné que la plupart des trajets doivent être faits en autocar (de la compagnie KTEL), nous n’avons finalement utilisé notre pass Interrail que pour 4 trajets au cours du mois.
Cependant, il faut avouer que la gratuité du trajet en ferry vers la Grèce et la réduction vers les îles des Cyclades étaient intéressants. Il existe cependant un « Pass îles grecques », permettant d’utiliser gratuitement les ferrys entre l’Italie et la Grèce et vers les îles des Cyclades, qui semble intéressant.
Voyager en train avec un pass Interrail en Europe de l’Est
C’est déjà le dernier mois de ce voyage en train.
La Bulgarie (Sofia)
Nous entamons notre retour vers la France. Pour quitter la Grèce et rejoindre la Bulgarie, emprunter le train est une mission quasi-impossible ! En effet, aucun train ne passe la frontière. Au vu des retours sur Internet, nous abdiquons et réservons un trajet en Flixbus, de Thessalonique à Sofia (5 heures de trajet, 21 € pour 2).
Nous qui imaginons Sofia comme une ville assez grise, nous avons été bien étonnés d’observer les bâtiments hauts en couleurs et de profiter des nombreux parcs de la capitale bulgare ! Mais plus étonnant encore est le fait de pouvoir accéder à de la haute montagne, dans le parc naturel de Vitosha, à seulement 45 minutes de la ville, et cela, en transports en commun !
Nous découvrons également que les habitants viennent se fournir en eau minérale naturelle, apparemment très bonne pour la digestion, qui coule (chaude) à des fontaines derrière les anciens bains de Sofia. Des bulgares viennent s’y ravitailler avec plusieurs bidons (certains remplissant carrément le coffre de leur voiture) ! Nous imitons les locaux et buvons de cette eau pendant tout notre séjour.
Pendant ces 5 jours, nous sommes restés exclusivement à Sofia et à Vitosha. Nous n’avons donc pas utilisé notre pass Interrail.
Rejoindre la Serbie en train depuis la Bulgarie
Depuis Sofia, nous devons à nouveau emprunter un bus pour rejoindre la Serbie. Nous partons d’abord vers Niš pour une étape d’une nuit, avec la compagnie de bus Niš Ekspres (environ 18 € /personne pour un trajet de 3 heures). Nous avons droit à un passage de douane à la frontière. Puis nous arrivons sous une pluie diluvienne et avec 60 € de hors-forfait mobile… Car oui, la Serbie n’est pas dans l’Union Européenne (ce que nous avions oublié) et n’était donc pas incluse dans nos forfaits téléphoniques. Après avoir consulté seulement 3 photos, le mal était fait et la facture s’avère bien salée !
Après notre nuit à Niš, nous empruntons un train en direction de Belgrade. La gare de Niš semble tout droit sortie de l’ex URSS, on y trouve un énorme hall d’attente totalement vide et dépourvu d’informations. Heureusement, une personne est présente au guichet pour nous indiquer le quai de notre train. C’est donc à bord d’un train régional que nous partons en direction de la capitale serbe, Belgrade ! Nous en avons pour 6 heures de trajet, inclus dans notre pass Interrail. Le train est confortable, mais pas toujours très rapide (la vitesse oscille entre 20 km et 100 km/h).
La Serbie
Nous passons ensuite 5 nuits en Airbnb à Belgrade. Nous sommes assez déçus par cette grosse ville et par la froideur de ses habitants.
Depuis Belgrade, nous partons en excursion à la journée à Novi Sad, une jolie ville au bord du Danube. Nous nous y rendons en train. Le trajet dure 1 heure et est inclus dans le pass… Enfin, cela dépend visiblement des contrôleurs !
À l’aller, aucun problème lors du contrôle. Mais au retour, un contrôleur acariâtre nous indique que notre pass n’est pas valable en Serbie. Nous savons bien que c’est faux. Grâce à une autre usagère du train qui s’improvise interprète, nous opposons à ce contrôleur que notre pass est bien valable en Serbie et que cela s’est très bien passé le matin même sur le trajet aller. Le contrôleur n’en démord pas. Il souhaite nous faire payer le trajet. Nous sachant dans notre bon droit, nous nous obstinons et ne bougeons pas le petit doigt, sous le regard nonchalant de deux policiers. Le contrôleur finit par se lasser et nous laisse tranquille, victoire !
Pour terminer notre séjour en Serbie, nous passons finalement encore une nuit à Subotica, un véritable coup de cœur dans ce pays ! Cette ville au nord de la Serbie est accessible en 4 h 45 de train régional (avec un changement à Novi Sad), au départ de Belgrade (réservation obligatoire d’1 € environ). Elle dispose de magnifiques bâtiments Art Nouveau. D’ailleurs, nous recommandons grandement d’aller y visiter la synagogue, une pure merveille de ce style ! Nous retrouvons également des sourires, absents du paysage depuis quelques jours. C’est donc une très chouette étape qui finalement réussit à nous faire changer notre regard sur la Serbie !
En Serbie, sans pouvoir utiliser nos forfaits mobiles, l’usage du pass Interrail était un peu plus compliqué : pour que le billet soit ajouté au pass, il faut en effet une connexion internet. Nous devions donc soit prévoir à l’avance nos trajets, soit utiliser le WiFi disponible dans certains bars ou hotspots. Bien sûr, il y a aussi la possibilité d’acheter une carte SIM locale, mais nous avons essayé de nous en passer. Avec succès ! La déconnexion était plutôt agréable !
Rejoindre Budapest en train depuis la Serbie
Nous quittons la Serbie sous la pluie depuis Subotica pour rejoindre Budapest. La première partie se fait en train régional jusqu’à Szeged, en Hongrie et dure 1 h 25. Sauf que, la Serbie n’étant pas dans l’UE, ni dans l’espace Schengen, nous devons à nouveau nous faire inspecter par la douane à hauteur de Roeszke. 2 douaniers serbes ainsi que 2 douaniers hongrois entrent à bord de notre wagon. On nous demande à chaque fois de présenter nos papiers d’identité et si nous avons quelque chose à déclarer. Nous avons même le droit à une inspection de nos gros sacs à dos (trempés par la pluie). Ensuite, c’est même un véritable interrogatoire que nous subirons de la part d’un des douaniers, à l’air peu commode… Tout le monde est bien soulagé après ce moment assez tendu !
Arrivés à Szeged, nous empruntons ensuite un train Intercity (réservation obligatoire des sièges à environ 3 € pour 2 sur le site MÁV-START) jusqu’à Budapest (2 h 25 de trajet).
La Hongrie (Budapest)
À Budapest, nous faisons pour la première fois depuis notre départ un échange de maison (via la plateforme HomeExchange). Nous logeons gratuitement dans le charmant appartement d’une budapestoise, qui nous donnera plein de très bons conseils de locaux pour notre visite. Nous adorons notre séjour de 4 nuits dans cette belle capitale. Et nous profitons de bains thermaux peu connus et recommandés par notre hôte.
Chaque jour, nous prenons l’habitude de nous offrir un Kürtőskalács, un gâteau à la broche traditionnel hongrois, que l’on trouve un peu partout en ville. On en trouve pour à peu près 2 € (hors pièges à touristes). Nous découvrons les ruins bars, ces bars établis dans des immeubles en ruines. Le concept nous plaît beaucoup !
Sur place, nous empruntons soit les transports en commun (qui sont d’ailleurs très bien pensés), ou bien marchons de longs kilomètres à travers la ville. Mais tout est beau ici, la marche est donc bien agréable !
La Slovaquie (Bratislava)
Direction la Slovaquie ! Nous empruntons un train (compris dans le pass, réservation facultative) de Budapest à Bratislava, pour un trajet de 2 h 25.
Nous passons 6 nuits dans la capitale slovaque, en chambre privée dans une famille slovaque, avec un bichon au caractère plutôt grincheux. Et c’est plutôt une belle surprise, nous nous sentons bien dans cette capitale qui reste pourtant à taille humaine ! L’église bleue de la ville est à ne pas manquer ! Nous sillonnons la ville à pied, nous rafraîchissons au lac comme les locaux et allons admirer le beau château de Devin, à deux pas de la frontière autrichienne. Les transports en commun nous permettent d’aller explorer les environs, tandis que la marche suffit pour parcourir la capitale slovaque.
Depuis Bratislava, nous partons également en excursion à la journée vers Vienne. Les deux capitales européennes ne sont en effet qu’à 1 heure de train, et le trajet est inclus dans le pass Interrail. Quand on voit la différence de prix à Vienne et à Bratislava, il n’y a pas photo, il vaut mieux loger en Slovaquie !
La République Tchèque (Prague)
Le voyage approche de son terme. Nous passons les 4 derniers jours à Prague. La capitale tchèque est accessible en 5 heures de train direct. Le trajet est inclus dans le pass Interrail, avec réservation facultative des places. Étant donné que les trains sont de plus en plus remplis en cette fin juin, nous décidons de payer la réservation (6 € pour 2 personnes) pour nous garantir une place assise. Nous sommes dans un wagon, avec un couple de grands-parents, accompagnés de leurs petites-filles. Nous ne parlons pas la même langue, mais le regard des filles s’illumine alors que je leur confectionne et leur offre deux grues en origami. Puis nous nous quittons avec de grands signes de la main.
Une nouvelle fois, nous réitérons l’expérience d’échange de maisons avec HomeExchange. Nous logeons dans un bel appartement, livré avec son adorable chat, que nous avons pris grand plaisir à garder. Il n’y a pas à dire, c’est vraiment un mode de voyage que nous adorons. Nous avons plein de bons conseils des personnes vivant sur place et profitons d’un vrai cocon, avec une âme !
Nous finissons cet incroyable voyage de 3 mois autour de l’Europe en beauté. Prague est une très belle ville, bien que fort touristique.
Retour en France après 3 mois de voyage avec Interrail
Nous entamons le chemin retour après ces 3 mois d’escapades en Europe. Le trajet dure 10 h 20. De Prague, nous nous rendons d’abord à Dresden, en Allemagne (2 h 31). Puis après une pause déjeuner, nous changeons vers Frankfurt am Main (4 h 18) avant de terminer à Strasbourg (1 h 52). Car oui, nous ne rentrons pas tout de suite à Perpignan. Avant cela, nous passons rendre visite à nos familles en Alsace. Nous en profitons pour rencontrer un nouveau membre de la famille, ma filleule, née quelques jours auparavant !
Nous réservons des places assises sur tous les trajets, même ceux à réservation facultative. Cela nous garantit des places assises sur le trajet retour. Celles-ci nous coûtent au total 16,50 € pour deux.
Bilan de ce voyage en train
Notre voyage de 3 mois en Europe est désormais terminé ! Nous avons vécu énormément de belles choses en 87 jours ! Et dans nos têtes, nous nous imaginons bien retenter l’expérience, de l’autre côté de l’Europe…
Quelques chiffres
Au cours de ce voyage, nous avons :
- Traversé 9 pays (Italie, Grèce, Bulgarie, Serbie, Hongrie, Slovaquie, Autriche, République Tchèque) .
- Effectué 7 645 km de trajets en train ou en ferry.
- Passé plus de 4 jours et demi dans les transports.
- Parcouru 877 km à pied (soit 10 km/jour en moyenne !).
- Dépensé 3 670 € par personne (soit un budget journalier de 42,19 €/personne).
Le voyage en train, un voyage bas carbone et une expérience à part entière
L’empreinte carbone de ce voyage était sans aucun doute très faible. Même si nous n’avons pas eu le cœur de tout calculer sur ces 87 jours. D’ailleurs, on aurait aimé que l’appli Interrail puisse nous indiquer cet élément. Nous avons pu voir que, si l’on a le temps, il est facilement faisable de rejoindre la Grèce et d’en revenir sans avion.
Le trajet devient une partie du voyage à part entière. On découvre de nombreux endroits sur le chemin, on apprécie de prendre son temps dans le train, pour consigner son voyage dans un carnet, lire, se régaler de douceurs achetées sur le chemin…
Le pass Interrail, avantageux au niveau financier ?
Ayant gagné nos pass Interrail 3 mois (1ère classe), nous avons économisé environ 890 € de transport par personne.
Au final, au vu de notre voyage, il n’aurait pas été avantageux de choisir un Global Pass Interrail de 3 mois. En effet, le pass 3 mois (2nde classe) coûte 956 €. Cependant, le pass Interrail nous a offert une grande flexibilité et une tranquillité d’esprit. Nous n’avions pas besoin d’avoir à prévoir chaque trajet avant notre départ. Et il faut dire que nous ne l’avons que très peu utilisé pendant notre mois en Grèce.
Nous ne saurions donc que vous recommander de faire vos calculs, selon les pays visités, la fréquence de vos trajets en train, etc., pour savoir s’il est avantageux d’acheter un pass Interrail.
Si vous avez une interrogation ou une précision à apporter à ce récit de voyage, n’hésitez pas à laisser un commentaire dans l’espace attribué ci-dessous. Et si vous souhaitez à votre tour partager avec nous votre témoignage, rendez-vous par ici. Bon voyage ! 🚂
En 2010, grâce à Interrail, nous avons parcouru une grande partie de l’Europe en 15 jours de train. Nous nous déplacions généralement de nuit, en couchettes ou voiture-lits (les resa étaient bon marché à l’est de l’Europe), et nous visitions de jour.
Voici notre itinéraire (et les gares de changement) : Metz – Strasbourg – Munich – Ljubjana – Nova Gorica – à pied jusqu’à Gorizia – Venise (Santa Lucia) avec visite – Bologne – Bari – Patras avec le ferry – Kiato (à l’époque le train à voie étroite circulait) – Corinthe – Nauplie – 3 jours dans les environs de Nauplie avec déplacements en car – Corinthe – Athènes avec visite – Sofia avec le train de nuit direct qui circulait à l’époque + visite – Istanbul visité également – Bucarest (40 min de battement) – Budapest visité – Cracovie visité – Szecin – Berlin – Francfort – Metz. Soit près de 9000 km.
Aujourd’hui, un tel tour est pratiquement impossible, en particulier entre la Grèce, la Turquie et la Bulgarie où les trains internationaux ont été supprimés.
Merci pour ce récit passionnant qui donne envie de partir à l’aventure