Un week-end en Normandie sans voiture et à petit prix

Témoignage de voyage partagé par Agathe Codron.

Organiser un séjour en train et en bus autour de Rouen

Pour fêter nos dix ans d’amitié, nous avons décidé de planifier un week-end entre copines. La destination idéale devait se trouver à seulement quelques heures de Lille, notre ville de départ. Le mieux était donc de se focaliser sur la partie nord de la France. Nous avons abandonné l’idée de passer le week-end du 14 juillet à Paris : trop de gens et déjà bien connu de nous deux. Restait donc la province alentour : Alsace ? Normandie ? ou même Belgique ?

Finalement, nous avons été convaincues par l’offre des trains Nomad (les trains normands) à 20 € pour deux personnes, deux jours d’affilée en week-end ! Et c’est sur les anciennes terres vikings que nous avons décidé de poser nos valises.

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Après avoir étudié la carte ferroviaire du réseau français, nous en avons conclu qu’il était plus facile de loger à Rouen. Pour nous, le trajet se fait ainsi en trois heures, sans changement et en train régional depuis Lille. De plus, cette ville se trouve à proximité de la côte ainsi que d’autres grandes villes comme Le Havre ou Caen.

Nous partons donc le jeudi 13 juillet au soir de Lille et embarquons à bord du train de 17 h 53 pour une arrivée à 20 h 55. Le tarif de ce trajet est à 18,90 € avec notre carte jeune régionale pour les moins de 26 ans (sinon 37,80 €). Notre arrivée tardive nous a juste permis de poser nos valises et d’aller admirer à 23 heures le spectacle son et lumière grandiose projeté sur la cathédrale.

Le pass Normandie Découverte week-end à 20 € comprend également les jours fériés. Nous avons donc réservé notre pass pour le vendredi 14 et samedi 15 juillet. Par ailleurs, la météo est aussi à prendre en compte lors d’un voyage en Normandie car elle est très changeante. Comme du beau temps était prévu pour le vendredi, nous avons décidé d’organiser nos visites en fonction.

• Jour 1 : Étretat
• Jour 2 : Le Havre
• Jour 3 : Rouen

Jour 1 – Visite d’Étretat

Pour ce premier jour, prévu sous le soleil, nous sommes parties visiter la côte et, plus précisément, Étretat. Pour ce faire, nous devons prendre notre premier train de la gare de Rouen-Rive-Droite en direction du Havre. Ce premier trajet dure 35 minutes et nous en profitons pour regarder défiler les paysages normands. Ce train régional ressemble d’ailleurs plus à un TGV, avec ses différentes voitures, places numérotées, première (10,90 €) et seconde classes (7,20 € ou inclus dans le pass) et bar. Si vous voyagez avec un pass, comme nous, vous n’avez pas d’obligation de réservation de siège. Vous pouvez vous asseoir en seconde classe ou sur les sièges près des portes d’entrée.

Nous descendons à Bréauté-Beuzeville pour ensuite prendre un bus Nomad pour Étretat. Bon à savoir, les bus Nomad sont également compris dans le pass Normandie Découverte. Nous avons une escale de seulement vingt minutes. Mais, en voyant la file qui attend pour entrer dans le bus (tous des touristes comme nous), nous avons peur de ne pas avoir de place. Heureusement, la compagnie et les contrôleurs avaient prévu une telle affluence et ont appelé un second bus. Nous montrons notre pass au conducteur et c’est parti pour une demi-heure de trajet direction la célèbre Étretat.

Promenade sur les falaises d’Étretat

Une fois sur place, nous nous dépêchons de nous rendre sur le front de mer (les touristes de toutes nationalités se comptent par centaines et ont déjà envahi la ville). Nous montons une des falaises afin d’admirer le paysage. Nous nous posons alors quelques minutes pour avaler notre sandwich pour ensuite continuer notre visite de la nature locale et arriver à l’aiguille d’Étretat, une magnifique manifestation géologique qui sort directement de la mer.

Visite du Clos Lupin

Nous revenons ensuite dans le centre-ville et décidons de visiter le Clos Lupin. C’est l’ancienne maison de Maurice Leblanc, le créateur du célèbre Arsène Lupin, dépoussiéré grâce à la série Netflix éponyme. À l’intérieur de cette très belle demeure à colombages, vous trouverez le bureau de Maurice Leblanc ainsi que de nombreuses pièces faisant écho aux aventures du gentleman-cambrioleur, ses déguisements, des indices d’énigmes résolues et des affiches d’adaptations télévisées.

Après cette visite, il nous reste environ une heure avant notre bus de 16 h 35 direction Bréauté-Beuzeville. Nous en profitons donc pour nous poser sur la plage de galets déjà bien remplie afin de profiter du soleil normand. Cette fois-ci, le bus était presque vide. Ce qui était sûrement dû à l’horaire plutôt précoce que nous avons choisi (il y a environ un bus toutes les heures et le dernier part d’Étretat à 18 h 35). Nous arrivons à Bréauté-Beuzeville à 17 h 07 et attendons notre train en direction de Rouen (du Havre vers Paris-Saint-Lazare) dont le départ est prévu pour 17 h 23 (7,20 € ou inclus dans le pass).

De retour à Rouen, nous nous reposons avant d’admirer le très beau feu d’artifice du 14 juillet sur les bords de Seine.

Jour 2 – Visite du Havre

Pour notre deuxième journée complète de visite, nous décidons de prendre le train de 8 h 42 pour le Havre. Nous souhaitons profiter de la ville quelques heures puis y prendre un bus à 12 h 30 en direction d’Honfleur.

Balade personnalisée avec un Greeter

Arrivées à destination à 9 h 30, nous flânons du côté des docks, très modernes, près des universités et entourés d’eau. L’endroit est très sympa. Nous arrivons ensuite dans le centre-ville du Havre, devant la bibliothèque dessinée par l’architecte brésilien Oscar Niemeyer. Alors que mon amie prenait en photo le monument aux morts situé en face de la bibliothèque, un gentil monsieur tenant des flyers s’approche de nous. Il se présente comme Greeter (« personne qui accueille » en anglais). Il nous explique que les Greeters font visiter gratuitement leur ville d’origine à des touristes. Ils partagent aussi avec eux leurs bons plans, anecdotes et l’histoire de la ville qu’ils aiment tant.

Michel, notre Greeter, commence alors par nous faire visiter la très belle médiathèque. Celle-ci est cachée par les deux volcans blancs de Niemeyer qui représentent, comme nous l’explique Michel, l’architecture « féminine » du Havre, à opposer aux immeubles angulaires et « masculins » propres à Auguste Perret.

Nous nous dirigeons ensuite vers l’Hôtel de Ville, où la vedette locale, Édouard Philippe, surnommé ici « Doudou », travaille. Sans rentrer en détail de chaque instant de notre visite, nous nous dirigeons ensuite vers la mer plusieurs fois peinte par Monet.

Nous continuons vers la fameuse église Saint-Joseph de Perret, qui, athée, s’est converti quatre mois avant de mourir afin de s’y faire enterrer. Sans succès, puisque sa famille n’a pas accepté cette décision.

Nous finissons notre temps passé avec Michel, la tête remplie d’anecdotes et convaincues que Le Havre est une ville sous-cotée qui mérite le détour ! Elle se classe même dix-huitième ville la plus agréable de France. N’oubliez pas de prendre rendez-vous avec un.e Greeter pour être sûr.e d’avoir une balade personnalisée dans cette ville surprenante.

Flâneries aux Jardins Suspendus

Nous nous dirigeons ensuite vers la gare du Havre, où le bus de 12 h 30 pour Honfleur nous attend. Malheureusement, nous sommes des dizaines à avoir eu la même idée. Le bus est plein à craquer. Au final, nous sommes 25 à rester à quai et le prochain bus n’est prévu que pour 14 h 30… Manque de prévoyance des services, qui aurait dû anticiper un nombre de touristes élevé pendant un week-end férié !

Ni une, ni deux, nous abandonnons notre virée à Honfleur. Nous décidons de nous rendre dans une autre partie du Havre, aux Jardins Suspendus, grâce à la ligne 4 du bus municipal. Comme leur nom l’indique, ces jardins sont en hauteur de la ville et sont nichés dans une citadelle de type Vauban. Vous pouvez y visiter des serres (payantes), un labyrinthe ou encore une roseraie. Il y a également une superbe vue sur la ville et le bord de mer. Lors de votre visite, vous pouvez aussi voir les nombreuses œuvres artistiques d’Hervé Delamare. Ses productions s’inspirent des peuples indigènes d’Amérique et commentent notre rapport à la nature de manière très poétique.

Fatiguées de notre crapahutage dans la ville, nous prenons le train de 16 h 09 pour Rouen.

Jour 3 – Visite de Rouen

On est dimanche et c’est notre dernier jour en Normandie. Notre pass deux jours n’est plus valable. Nous devons alors rester sur Rouen, avant notre train retour de 17 h 09.

Découverte de l’historial de Jeanne d’Arc

Nous libérons notre logement en fin de matinée et nous nous dirigeons vers le centre historique afin de visiter l’historial de Jeanne d’Arc. Ici, il s’agit d’une figure mythique locale puisque c’est à Rouen que cette dernière fut brûlée vive. La visite dure une heure. Elle reproduit le deuxième procès de celle qu’on appelle la Pucelle avec une mise en scène qui rend l’histoire accessible, même aux plus jeunes.

Nous faisons ensuite un tour à la cathédrale, située juste à côté. On y trouve des signes de l’ancien passé viking de la région.

Visite de la maison de Gustave Flaubert

Il nous reste quelques heures et nous décidons de repartir plus à l’ouest dans la ville, à la maison de Gustave Flaubert. Celle-ci abrite également le musée de la médecine. Quel est le rapport, me direz-vous ? Le père de Gustave était un chirurgien de renom qui a installé sa famille dans cette grande maison aux allures de clinique ! Vous y trouverez à la fois des informations sur les pratiques médicales de l’époque mais également sur la famille Flaubert et l’histoire de la littérature du célèbre écrivain. La visite est gratuite.

Nous devons maintenant nous diriger vers la gare, pour notre ultime trajet en train, le cœur (simple) conquis par la Normandie.

Un pass illimité pour se déplacer en Normandie

Pour conclure, je partage avec vous le budget de nos transports (train + bus) pour ce week-end en Normandie :

🌱 NDLR – Pour comparaison, ce week-end en voiture depuis Lille jusqu’à Rouen (et incluant tous les déplacements d’Agathe et de son amie) aurait émis 95 kg de CO2e par personne vs 6,8 kg en train. (Source : calculateur « Mon Impact Transport » par l’ADEME)

Le pass de la région permet donc une belle économie ! Nous avons été ravies de découvrir la Normandie en profitant des trains et des bus en illimité pendant ce week-end. Si vous restez plus longtemps sur place, sachez qu’il existe aussi un pass semaine à 35 € pour deux personnes.

De notre côté, après cette escapade, nous avons maintenant envie de tester d’autres pass régionaux en France. J’ai d’ailleurs repéré celui pour l’Occitanie à 20 € par personne ! À quand le même dans les Hauts-de-France (notre région d’origine) ?

Si vous avez une interrogation ou une précision à apporter à ce récit de voyage, n’hésitez pas à laisser un commentaire dans l’espace attribué ci-dessous. Et si vous souhaitez à votre tour partager avec nous votre témoignage, rendez-vous par ici.

Bon voyage ! 🚂

Autres liens utiles pour préparer votre itinéraire :

• Normandie Tourisme, site de l’office de tourisme de la région
• Le Havre – Étretat, site de l’office de tourisme
• Visite Rouen, site de l’office de tourisme
• Un week-end sur les routes de Normandie par Et pourtant elle tourne…

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