Témoignage de voyage partagé par Thibault & Aurélien.
Le « Grand Train Tour of Switzerland »
Lorsque l’on parle du voyage de ses rêves, la Suisse est rarement citée parmi les premières destinations. Et pourtant, dès lors que l’on commence à s’intéresser au voyage en train, la Suisse s’impose. Parce que seul le train peut nous faire vivre la Suisse de l’intérieur.
La Suisse dispose d’un maillage ferroviaire très important. Et, ça n’est pas un cliché, les trains suisses sont toujours à l’heure (du moins, tous ceux que nous avons empruntés). Surtout, le pays a su saisir la tendance du voyage en train et propose le « Grand Train Tour of Switzerland ». Ce tour est un condensé des plus beaux parcours, souvent à bord de trains panoramiques pour profiter du paysage. Proposé sous la forme de différents circuits « clé en main », il aide aussi à construire son propre parcours, pour suivre ses propres envies.
Mais l’intérêt du « Grand Train Tour of Switzerland » ne s’arrête pas là ! Pendant le voyage, une application nous suit au fil de nos trajets, et nous informe des coups de cœur à observer par la fenêtre, des essentiels à découvrir dans les villes étapes et nous partage quelques bons plans (réductions et même un petit cadeau surprise à Schaffhouse !). Pour couronner le tout, il est possible de récupérer un petit livret « My Grand Train Tour », avec un nouveau tampon qui nous attend à chaque gare pour immortaliser notre passage. Un très joli souvenir !
Se rendre en Suisse en train
Pour se rendre en Suisse depuis la France, rien de plus simple ! Depuis Paris ou Dijon, des liaisons directes en TGV Lyria permettent de rejoindre Genève, Lausanne, Bâle et Zurich. En été, un TGV assure également la liaison entre Marseille et Genève, en passant par Avignon et Lyon. Des TER permettent aussi de rejoindre la Suisse, depuis Besançon, Belfort, Pontarlier… tout comme le Léman Express depuis Annecy ou Évian-les-Bains ou encore le Mont-Blanc Express depuis Chamonix.
De notre côté, nous avons passé un week-end entre amis à Europa-Park en Allemagne (TGV direct depuis Paris, 2 h 37), juste avant de rejoindre la Suisse. Nous avons donc choisi d’arriver par Bâle, ville la plus proche et accessible en train direct depuis la gare du parc d’attraction.
🖱️ À lire aussi : Comment se rendre à Europa-Park en train ?
Ainsi pouvait commencer notre voyage en terres suisses, équipés de notre pass Interrail. Après une rapide comparaison tarifaire, celui-ci nous a effectivement semblé plus avantageux que le Swiss Travel Pass. Pour 229 € les 6 jours, l’ensemble des trains classiques de Suisse sont pris en charge par le pass Interrail. Il y a aussi des réductions importantes pratiquées sur les trains touristiques et panoramiques que nous avons choisis d’emprunter.
Itinéraire de notre tour de Suisse en train
- Étape 1 : Bâle – Schaffhouse – Saint-Gall
- Étape 2 : Saint-Gall – Coire – Saint-Moritz
- Étape 3 : Saint-Moritz – Tirano – Lugano
- Étape 4 : Lugano – Flüelen – Lucerne – Interlaken
- Étape 5 : le Jungfrau vers le plus grand glacier des Alpes
- Étape 6 : Interlaken – Berne – Montreux – Genève
- Comparaison carbone et bilan
© carte voyagerentrain.fr
Étape 1 de notre tour de Suisse en train : Bâle – Schaffhouse – Saint-Gall
Pour ce premier jour, nous commençons par découvrir Bâle. C’est une charmante ville dont nous retiendrons notamment son hôtel de ville, tout de rouge vêtu, et sa fontaine Tinguely, avec ses sculptures mécaniques animées.
Nous nous rendons ensuite dans la (très) belle gare de la ville pour prendre notre premier train suisse ! Direction Schaffhouse, assis côté droit dans le sens de la marche. Ce détail a sa petite importance lorsque l’on sait que l’on va surplomber, pendant quelques secondes, les chutes du Rhin. Celles-ci se classent parmi les plus grandes d’Europe. Spectacle garanti depuis le confort de notre siège !
Rendez-vous aux chutes du Niagara suisses !
Une fois arrivés en gare, 10 minutes de bus et 10 minutes à pied (ça descend… à l’aller) permettent ainsi de rejoindre les chutes et de faire, si on le souhaite, un tour de bateau.
En fin de journée, et après un petit tour dans la sympathique ville de Schaffhouse, nous remontons dans le train en direction de Saint-Gall. Nous avons choisi le train qui longe le lac de Constance. Nous avons aussi veillé à nous installer, cette fois-ci, côté gauche dans le sens de la marche pour admirer le paysage.
Récapitulatif de l’itinéraire : Bâle – Schaffhouse (2 h 00 – 1 correspondance à Zurich – inclus dans le pass Interrail) ; Schaffhouse – Saint-Gall (1 h 52 – inclus dans le pass Interrail)
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Étape 2 de notre tour de Suisse en train : Saint-Gall – Coire – Saint-Moritz
Nous profitons de la fraîcheur matinale pour découvrir Saint-Gall. Nous retenons la beauté de son centre historique avec ses 111 balcons à encorbellement et la curiosité de son abbaye baroque et de sa bibliothèque.
Un premier train nous attend ensuite pour rejoindre les Alpes suisses, du côté de Coire, petite ville entre les montagnes. C’est depuis Coire que nous allons vivre nos premières émotions « trainesques » du pays !
Grimper les Alpes en train !
À partir de Coire (593 m d’altitude), nous commençons notre ascension en direction de Saint-Moritz (1 822 m d’altitude). Pour cela, le train emprunte les 62 km de la ligne de l’Albula, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, avec ses 39 tunnels et 55 viaducs. Le train n’étant pas rempli, il nous permet de changer de côté régulièrement, au gré de notre ascension et des changements de versant opérés par le train. Le paysage défile sous nos yeux. Le train s’engouffre dans les tunnels sombres puis ressort, en pleine lumière, pour nous offrir à chaque fois un nouveau spectacle. Il ne nous reste alors plus qu’à apprécier le moment !
Récapitulatif de l’itinéraire : Saint-Gall – Coire (1 h 59 – 1 correspondance à Sargans – inclus dans le pass Interrail) ; Coire – Saint-Moritz (2 h 02 – inclus dans le pass Interrail)
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Étape 3 de notre tour de Suisse en train : Saint-Moritz – Tirano – Lugano
De Saint-Moritz jusqu’à Tirano (à la frontière italienne), nous empruntons à nouveau une ligne classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, la ligne de la Bernina. Nous nous mettons côté droit dans le sens de la marche. Et le spectacle continue.
La Bernina, notre plus beau trajet en train !
Le glacier de Morteratsch se dresse pour célébrer le passage du train (à moins que ça ne soit l’inverse). Le lac Bianco donne à voir ses plus belles couleurs. Et le viaduc hélicoïdal de Brusio, construit en 1907, montre, à ciel ouvert (très rare), les capacités de l’intelligence humaine pour faire grimper des trains à travers la montagne.
Pour la suite du parcours, un bus touristique permet de rejoindre en 3 heures la ville de Lugano, en longeant le lac de Côme, en Italie. Malheureusement pour nous, il ne restait qu’une place disponible. Et comme aucun de nous deux n’a souhaité se sacrifier, nous avons opté pour une alternative… en train !
Nous avons donc longé le lac de Côme par son autre côté et effectué un changement à Monza (au nord de Milan) pour rejoindre Lugano. Un air presque méditerranéen souffle sur cette charmante ville en bord de lac et bordée de montagnes.
Récapitulatif de l’itinéraire : Saint-Moritz – Tirano (2 h 15 de pur bonheur – inclus dans le pass Interrail*) ; Tirano – Lugano (4 h 02 – hors pass Interrail, car hors Suisse)
* Ce trajet est réalisable dans un train touristique panoramique, le Bernina Express. Pour faire des économies, nous avons néanmoins opté pour le train classique. Il a de très grandes fenêtres aussi et est inclus dans le pass Interrail ! Et la beauté des paysages reste la même.
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Étape 4 de notre tour de Suisse en train : Lugano – Flüelen – Lucerne – Interlaken
Nous quittons la “dolce vita” de Lugano pour monter dans le Gothard Panorama Express. Cette ligne historique nous fait traverser les Alpes jusqu’à Flüelen, en passant notamment par le tunnel du Saint-Gothard, prouesse de technologie au moment de sa construction entre 1872 et 1882.
Cette fois-ci, nous avons opté pour le train touristique panoramique. En passionnés de train, il nous fallait bien en tester un ! Nous sommes en première classe, tout confort, avec des grandes vitres courbées. C’est idéal pour profiter de la grandeur des montagnes depuis la vallée et de la démesure des sapins qui longent la fenêtre. Ici encore, le train réalise des prouesses pour passer les cols en tournoyant au cœur de la montagne.
C’est ainsi que l’on mesure notre ascension au gré d’un village que l’on verra trois fois : en contreplongée, de près et avec une vue plongeante.
Une traversée en bateau typique !
À Flüelen, le train nous abandonne pour larguer les amarres sur un bateau d’époque (bateau à roue à aube). S’en suivent 29 km de traversée du lac des Quatre Cantons, au cœur des montagnes. Près de 3 heures plus tard, retour sur la terre ferme de Lucerne, charmante ville réputée pour ses ponts couverts.
En fin de journée, une dernière escale nous mène jusqu’à Interlaken. Pour profiter de la vue, mieux vaut se mettre côté droit dans le sens de la marche.
Récapitulatif de l’itinéraire : Lugano – Flüelen (2 h 19 – réduction grâce au pass Interrail*) ; Flüelen – Lucerne (2 h 47 en bateau – 50 % de réduction grâce au pass Interrail, soit environ 25 € par personne)
* Bon à savoir : ce train est exclusivement composé de 1ère classe. Alors si, comme nous, vous avez un pass Interrail 2nde classe, il faut payer un supplément de 20 € par personne. De plus, ce train est accessible uniquement sur réservation de place (à anticiper), pour un montant de 16 € par personne.
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Étape 5 de notre tour de Suisse en train : la Jungfrau
Aujourd’hui, c’est notre craquage budgétaire du séjour. La ligne de train que nous empruntons est privée et (très) chère. 190 € chacun et, encore, c’est parce que nous avons une bonne réduction grâce au pass Interrail. Mais nous n’avons pas su résister à l’envie d’emprunter un train à crémaillère qui nous emmène jusqu’à la Jungfrau, la gare la plus haute d’Europe (3 454 m). Parce que ce train, cette gare, ce sont les uniques portes d’entrées du glacier d’Altesch, le plus grand des Alpes avec ses 23 km de long.
En train panoramique vers le plus grand glacier des Alpes !
Alors on monte dans le train au petit matin, dans la brume. Cela ne présage rien de bon pour la visibilité au sommet… On traverse les villages dans la montagne, leurs chalets typiques en bois. On change de train, une fois, deux fois, trois fois. Le glacier se mérite. Dans le dernier train, on s’arrête au milieu du tunnel. On descend et on commence alors à admirer le glacier à travers une grande vitre. La puissance de ses crevasses commence à faire effet. Puis nous terminons l’ascension. Le temps de grimper dans l’ascenseur, et nous voilà arrivés en haut de l’observatoire. Mais le nuage est épais, la vue très limitée. Nous sommes fin juin, il fait 0 degrés et nous avons dépensé une petite fortune pour ne voir que de la brume…
Et alors que nous nous apprêtions à faire demi-tour, la magie opère. Le nuage se dissipe, le glacier se dresse, si près, si loin, il nage entre les montagnes, sur les montagnes. La sensation d’être devant un joyau qu’il nous faut tant préserver. À la fois si fort et si fragile. Le voyage en train qui prend tout son sens. Voyager autrement pour protéger cette planète qui nous émerveille chaque jour un peu plus. Protéger ce glacier qui fond à chaque fois que passe un nouvel avion.
La visite se poursuit à travers un palais de glace. Celui-ci a été creusé dans les années 1930, et est orné de sculptures sur glace. Puis nous redescendons, cette fois-ci en télécabine, pour admirer de haut la vallée d’Interlaken.
Récapitulatif de l’itinéraire : Interlaken – Jungfrau (2 h 06 – 3 changements – réduction grâce au pass Interrail) ; Jungfrau – Interlaken (1 h 36 en télécabine + 1 changement).
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Étape 6 de notre tour de Suisse en train : Interlaken – Berne – Montreux – Genève
Nous commençons cette dernière journée par la découverte de Berne. C’est la capitale suisse dont la vieille ville et la Tour de l’horloge (astronomique) méritent le détour.
En train le long du lac Léman !
Puis nous filons du côté de Montreux, pour rejoindre le lac Léman (côté gauche dans le sens de la marche). L’arrivée par Lausanne donne un point de vue somptueux sur les collines de vignes au bord du lac. À Montreux, au-delà de la vieille ville dans les hauteurs, on apprécie la longue balade fleurie qui longe le lac et qui nous mène ensuite jusqu’au château de Chillon.
Le temps de revenir sur nos pas, nous voilà dans notre dernier train suisse. Nous suivons alors les rives du lac Léman jusqu’à Genève (côté gauche dans le sens de la marche). Un jet d’eau, une dernière image, un retour vers Paris. Voilà notre histoire suisse qui arrive à sa fin… ou peut-être pas !
Récapitulatif de l’itinéraire : Interlaken – Berne (0 h 49 – inclus dans le pass Interrail) ; Berne – Montreux (1 h 37 – 1 correspondance à Lausanne – inclus dans le pass Interrail) ; Montreux – Genève (0 h 59 – inclus dans le pass Interrail).
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La Suisse, ses trains et le bilan carbone de notre séjour
Comparaison train vs voiture
Ce séjour fut 23 fois moins polluant que si nous l’avions fait en voiture.
Durant notre voyage (départ et retour à Paris inclus), nous avons parcouru 2 438 km dont 98 % en train. Selon les estimations, cela représente 23,2 kg de CO2 rejetés par personne. Contre 521 kg si nous l’avions fait en voiture.
Petit bémol, nos 29 km de bateau représentent presque la moitié de nos émissions. Et ils permettent aussi de comparer : pour autant d’émissions de CO2, on peut parcourir plus de 1 300 km en train…
Dans le détail :
- TGV France – Suisse : 2,8 kg de C02 par personne pour 1 170 km (estimation Ademe)
- Trains en Suisse : 8,4 kg pour 1 201 km (estimation chemins de fer suisses)
- Bus : 1 kg pour 28 km (estimation Ademe)
- Bateau : 11 kg pour 29 km (estimation Ademe)
Coup de cœur pour la Suisse
Enfin, les Alpes suisses nous ont émerveillés en été. Alors, imaginons ce que cela doit être en hiver !
Et ne faisons pas qu’imaginer, envisageons ! En 6 jours, nous n’avons vu qu’un (joli) bout de Suisse et de nombreux trains nous ont échappés : le Glacier Express (idéal en hiver – entre Zermatt et Coire), le Golden Pass Express (entre Interlaken et Montreux) ou encore le gourmand Train fondue (oui, on mange de la fondue à bord du train ! – entre Bulle et Montbovon).
Gageons ainsi que ça n’était pas notre dernier passage en Suisse !
Si vous avez une interrogation ou une précision à apporter à ce récit de voyage, n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous. Et si vous souhaitez à votre tour partager avec nous votre témoignage, rendez-vous par ici.
Bon voyage ! 🚂
Autres liens utiles pour préparer votre itinéraire :
Merci pour ce partage d’expérience. Cela fait très envie !
Bonjour à vous 2,
Je souhaiterai partir en Suisse et faire le tour grace aux trains. Et je voudrais savoir si on peut loger à bord du train ? Est ce que c’est toujours le même train qu’on prend et du coup on peut laisser nos affaires ? Si on change de train est ce qu’ils se goupillent bien ou faut prendre hôtel entre chaque ?
Merci d’avance pour vos réponses.
Bonjour,
Il s’agit de trains du quotidien comme nos TER en France (avec des paysages exceptionnelles en plus). Vous ne pourrez donc pas dormir dedans comme on pourrait le faire lors d’une croisière.
Il vous faudra trouver des logements dans les villes étapes de votre parcours. Pour les horaires des trains, il faudra bien consulter les horaires en amont. Il faut savoir que les trains suisses sont très ponctuels et les correspondances facilités.
Bons préparatifs pour cette belle escapade ferroviaire !